L'état à l'ère numérique, le nouveau visage de l'Administration francaise

29/04/2024 Actu

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Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? C'est toujours ce que je me dit (depuis ma plus tendre enfance). Après avoir écouté le Podcast sur France Inter de Xavier de La Porte (L'Obs) avec comme invitée Marie Alauzen, chercheuse au CNRS, je m'y retrouve un peu dans les questions et réflexions du débat. Découvrez ici comment la transformation digitale de l'État façonne nos interactions quotidiennes, les défis de l'inclusion et les réflexions sur le rôle des technologies dans nos vies de tous les jours.

La numérisation de nos rapports à l'État est un phénomène de plus en plus prégnant, caractérisé par une interaction accrue via des interfaces numériques telles que des sites internet et applications. Cet engouement technologique, souvent désigné sous le terme d'"État plateforme", suggère une transition vers un modèle où l'État agit en tant que facilitateur de services via des plateformes numériques. Cependant, cette transformation soulève d'importantes questions sur l'inclusion, l'efficacité et l'impact social de telles initiatives.

[b]Les origines[/b]

L'idée d'un "url=https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89tat_plateforme][État plateforme/url]" a gagné en popularité en France sous la présidence de François Hollande, inspirée par des concepts similaires en vogue dans la Silicon Valley, tels que ceux proposés par Tim O'Reilly avec "Government as a Platform". Cette notion a été reprise et développée par des figures telles que Nicolas Colin et Henri Verdier dans leur ouvrage [url=https://www.lemonde.fr/economie/article/2012/07/02/les-nouveaux-visages-du-numerique_1727774_3234.html][L'Âge de la multitude[/url], faisant le lien entre innovation technologique et gouvernance publique.

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C'est un État qui se met en relation avec ses administrés, comme le fait une plateforme par des interfaces numériques et des services en ligne.

Cette analogie aide à visualiser l'État non plus comme un monolithe inaccessible, mais comme un facilitateur, un point de connexion entre les divers services et les citoyens, rendant les interactions plus fluides et moins intimidantes.

L'adoption du modèle de l'État plateforme a été rapide et parfois précipitée, entraînant divers problèmes. Le premier est la fracture numérique, qui laisse une partie significative de la population incapable de naviguer dans ces nouveaux systèmes administratifs numériques.

En outre, cette transformation a souvent été menée sans une réflexion suffisante sur les besoins réels des utilisateurs ou les implications à long terme, concentrant les efforts sur l'innovation plutôt que sur la durabilité des services.

[b]Les conséquences sociales[/b]

Le passage à un modèle d'État plateforme a également des implications profondes sur l'exclusion sociale. Les personnes non familières avec les technologies numériques se retrouvent souvent délaissées, sans accès aux services nécessaires (ma mère pour exemple). En réponse, des initiatives telles que France Connect ont été mises en place pour tenter de centraliser et simplifier l'accès aux différents services administratifs, mais ces solutions ne sont pas sans leurs propres défis, notamment en termes de sécurité et de confidentialité des données.

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Maman, pour déclarer tes impôts, tu clique juste sur le bouton "France Connect" pour pouvoir te connecter. Oui, je veux bien, mais faudrait déjà que je commence à allumer l'ordinateur de ton père non ? (dit elle tout en nettoyant l'écran avec le napperon qui était délicatement posé sur celui-ci)

[b]Critiques et Réflexions[/b]

Les critiques de l'État plateforme argumentent que cette approche pourrait devenir une "coquille vide", un ensemble de technologies et de procédures sans direction claire ou bénéfice tangible pour le citoyen. De plus, le risque de dépendance à des plateformes technologiques privées et étrangères, comme Google ou Facebook, soulève des questions de souveraineté et de contrôle des données personnelles.

Sous l'administration actuelle, des concepts comme l'administration proactive tentent de remodeler l'approche de l'État plateforme, en mettant l'accent sur une personnalisation du service public qui anticipe les besoins des citoyens sans qu'ils aient à initier les démarches.

La modernisation de l'État par la numérisation est un projet ambitieux qui continue d'évoluer. Toutefois, il est crucial de mener ce projet avec une réflexion critique sur son impact réel sur la vie des citoyens, et de s'assurer que la technologie serve véritablement l'intérêt public plutôt que de simplement digitaliser des processus existants sans gains d'efficacité ou d'équité. La route vers un État véritablement "plateforme" est encore longue et semée d'embûches, nécessitant une vigilance constante pour garantir qu'elle reste alignée avec les valeurs démocratiques et les droits des citoyens.

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[...] En fait chaque administration fait, et depuis longtemps, des services publics en ligne. Par exemple l'administration des impôts qui est une des pionnières là-dessus n'a pas du tout attendu l'État plateforme. Donc l'état plateforme c'est un moment, je pense, de cristallisation, d'une réflexion, d'enthousiasme. Mais c'est pas toute l'administration, c'est pas tout l'état. Et finalement quantitativement, c'est sans doute très peu de nos services publics en ligne [...]

url=https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-code-a-change/le-code-a-change-9-3818194][Ecouter le Podcast sur France Inter[/url]

[b]Sources :[/b]

Radio France

url=https://pastel.hal.science/tel-02418677][La thèse de Marie Alauzen[/url]

Publié le [b]29 Avril 2024[/b] par Technifree

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